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mardi 8 novembre 2011

José Carlos Somoza, "La Dame n°13" (suite N°1)


José Carlos Somoza (suite)

Novembre 2011. J’apprends que le salon « Des Littératures Européennes de Cognac » accueillera cette année des auteurs espagnols. Littérature que je connais mal, je regarde le programme et m’aperçois que José Carlos Somoza sera présent. Vite je me rends à Cognac, franchis la porte d’une vraie librairie (« Le Texte Libre ») et me pose devant la collection « Babel ».  La Caverne Des Idées  que j’ai lu de cet auteur m’avait vraiment emballé tant par l’écriture, le contexte, la très mince frontière entre la réalité et la fiction, les thèmes abordés ainsi que l’art de mener l’intrigue pour divertir le lecteur. Je me penche au-dessus de l’étagère où les auteurs à la lettre « S » s’alignent. SSSSSSSSSSSSSSomoza. Voilà ! Je vois le roman que j’ai lu ainsi qu’un autre : La Dame N°13  . 
 Je regarde la couverture. Plutôt sombre avec un tableau représentant une femme à la peau blême et à la chevelure noire qui descend et se confond avec une robe aussi sombre lui laissant un bras nu avec un tatouage au niveau de l’épaule (le tatouage importe car il sera présent dans le roman dissimulant un phylactère). Elle regarde au loin tenant contre elle une tête endormie. (Tableau de l'artiste Leonor Fini, intitulé "Somnambule III" (détail), 1995).
 Qu’évoque t’elle ? La schyzophrénie ? Le dédoublement de personnalité ? Une espèce de dualité qui se manifeste le jour lors de l’éveil et la nuit pendant le sommeil ? Et quelle est le rapport avec le titre qui est la traduction littérale : La Dama Numero Trece.   Treize évoque la malédiction, superstition et nous fait penser au treizième disciple, Judas le traître devant Jésus durant la Cène. Et ici c’est une femme… ou plutôt une dame, qui inspire donc une certaine autorité, respect  voire crainte dans un certain contexte par rapport à une certaine hiérarchie.
Je retourne le roman pour voir la quatrième de couverture. Elle révèle que c’est la Dame que l’on ne doit jamais citer, évoquer, parmi d’autres « Dames » avec un numéro et peut-être une fonction :
Je vais vous en dévoiler certaines, p166-167 :
« la femme qui inspira Pétrarque, était en fait Baccularia, la Dame N°1. Fascinaria, la n°2 inspira Shakespeare : ce fut la Dame brune de ses sonnets. On parle également d’Herberia, la n°3, et de Milton ; de Maliarda, la n°4, et deHölderlin ; de Lamia, la n°5 de Keats ; de Maleficiae, la n°6, et de William Blake », p166  « Veneficiae, Maga, Incantatrix, Stix, Akelos et Saga », qui est la n°12 ». 
Saga selon le roman inspira Borges.

Puis si je vous révèle aussi que: "La n°7 Empoisonne", "La n°8 Conjure...La n°9 Invoque... La n°10 Exécute...La n°11 Devine...La n°12 Connaît."

Mais qui est La Dame n°13 ?  Qui est celle qu'il ne faut pas citer?

Ces Dames qui s’apparentent à des muses, qui auraient inspiré tant de poètes, auraient elles d’autres pouvoirs ? Et pour quel dessein ?
Tout en mêlant les théories littéraires, le pouvoir de création des grands du monde des lettres, l’auteur réussit à nous faire peur, à nous entraîner dans un univers où notre souffle devient court avec la présence de ces Dames qui dominent le monde grâce au verbe, aux allitérations et à rien d’autre… Ici la boîte de Pandore qui s’ouvre au début du roman, n’est qu’un rêve que nous pouvons tous faire… et dont les principaux protagonistes sont une clandestine hongroise, un vieux médecin aux méthodes très pragmatiques et un professeur de lettres désaxé.

  Céline B.

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