OBSCURA
DE
REGIS DESCOTT
Régis Descott, auteur de plusieurs thrillers, dépeint ici une histoire bien
macabre dans le Paris de la fin du XIXè siècle avec pour thème la création
artistique et le milieu psychiatrique entre folie et monomanie.
L’ouverture du roman plante déjà le décor, avec une mise en scène d’un tableau
de Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, dans laquelle le cadavre d’une femme prend
la pose de la femme nue entourée de mannequins en bois. Le médecin légiste
envoyé sur place envoie un courrier à son ami médecin, Jean Corbel.
Jean Corbel, jeune médecin sans le sou vivant avec sa compagne, jeune
actrice débutante et ayant déjà posée pour des peintres, mène une vie
tranquille en soignant ses patients à domicile ou dans son cabinet. La plupart
d’entre eux souffrent de la syphilis et peu à peu l’auteur nous plonge dans
l’univers syphilique de la prostitution et des maisons de tolérance. Un jour ce
jeune médecin va recevoir dans son cabinet, une femme bien mystérieuse,
ressemblant non seulement à sa compagne mais aussi au modèle qui posa pour l’œuvre
sulfureuse d’Edouard Manet, Olympia.
C'est« Obscura », une prostituée qui va alors
changer sa vie et le plonger dans un univers macabre où des cadavres de jeunes
femmes mortes sont retrouvées dans des mises en scène des plus sordides (p176) :
« Car qu’était-ce cette mise en scène, sinon une exposition ? Un
Salon des Refusés d’un genre macabre. »
Ces meurtres vont l’inviter à enquêter et ensuite sa femme disparait aussi.
Aidé par un aliéniste travaillant pour le docteur Blanche, lui aussi va
découvrir chez une de ses patientes un lien avec cette affaire.
Ce médecin nous entraîne alors dans les bas-fonds et la grande bourgeoisie
de Paris, dans les maisons de tolérance pour retrouver cette « Obscura »
qui ne cesse de l’échapper.
Entre médecine légale, univers de la psychiatrie et
le milieu de la peinture et surtout celle d’Édouard Manet, vous allez vous laissez entrainer dans ce thriller à
la palette très riche.
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