MON DOUDOU DIVIN
DE
KATARINA MAZETTI
Ecrivaine et journaliste à la radio suédoise, K. Mazetti nous livre un
petit roman qui nous plonge dans
la réflexion du pourquoi de l’existence des
religions, de notre besoin de quête quel qu’en soit ses cheminements.
Nous sommes en présence de deux narratrices : Wera, une journaliste et
Madeleine. Wera voit une petite annonce à une caisse de
supermarché intitulée «Stage à la Béatitude», un stage de trois semaines pour tenter de
trouver ou de créer sa propre foi… signée par un couple, Adrien et Annette.
Bonne aubaine pour Wera qui cherche à faire un bon article originale qui
pourrait rapporter gros, elle qui est pigiste free-lance. C’est alors qu’elle s’y
rend dans cette bâtisse qui jadis accueillait des scouts et ainsi intègre un
groupe de cinq autres arrivants en plus du couple de « gourous ».
Puis c’est au tour de Madeleine de nous livrer ses impressions sur ces mêmes
arrivants et sur cette journaliste. Ainsi nous vivons le déroulement de ce
stage tantôt à travers le regard critique de Wera mais qui ne semble pas percer
les différentes personnalités qui l’entourent et celui de Madeleine qui en se
rapprochant de certains des convives nous en apprend un peu plus.
Comme on peut le deviner leurs préjugés sur les uns et les autres fusent car
leurs personnalités sont bien différentes. Les échanges sont vifs et tranchants
et l’évolution du stage entre prêches et forums nous interpellent quant à son
dessein. Il faut cependant attendre la page 120 pour que la réflexion autour de
notre besoin de croire ou la question de comment faire pour ne pas croire intervienne.
En effet parmi ces stagiaires il y a un ex-médecin, qui donc par son raisonnement
scientifique et son expérience de l’humain dans toute son essence et souffrance,
nous livre ses idées :
« Alors ça m’a frappé, moi, médecin, que les gens qui « croient »
fonctionnent de la même manière que les schizophrènes ou les patients
paranoïdes. Ils créent et insèrent des interprétations dans n’importe quels
événements et circonstances, ils les conçoivent comme des preuves et sont tout
à coup convaincus d’une « vérité ». »
Puis comme dans ce « stage », nous avons ce couple « gourou »,
Adrien vêtu d’une robe bleue sombre prêche des grands discours flamboyants, théâtralisés
et proférant des paroles qui pourrait le présenter alors comme le futur gourou
d’une secte en bonne et due forme :
« Faisons main basse sur Dieu. Saisissons nous de lui pour l’utiliser
à des fins plus utiles ! »
Les clichés sur toutes les religions s’ensuivent, les réflexions se
succèdent, cette quête de spiritualité commune à tous ne fait qu’être suggérée,
mais tout cela n’aboutit à rien. Ce roman aux quelques notes humoristiques se
lit aussi vite qu’il va s’oublier mais ne manquera pas de vous divertir pendant
ce bref instant.
Céline B.
Céline B.
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