Du
courage
d’Isabelle
Saporta
Journaliste
d’investigation, documentariste et chroniqueuse, Isabelle Saporta
s’attaque aux sujets des plus épineux que nous retrouvons dans nos
assiettes : pesticides, OGM et toute la pollution qui nous
arrose quotidiennement.
Dans
cet ouvrage, elle détricote les lobbys liés à l’agroalimentaire
et tout le système politique qui en découle. Nous y découvrons
l’inertie, le manque de « courage » de certains, le
manque de moyens aussi. Mais surtout Isabelle Saporta met en lumière
toutes les aberrations de ce système qui ne fait que détruire notre
biodiversité, notre santé et par extension notre culture et
patrimoine.
Ainsi
dans cet essai elle aborde le combat contre les lobbys,
l’alimentation bio et toutes les mécaniques absurdes qui font
obstacles. Par exemple les perturbateurs endocriniens qui abreuvent
dans les assiettes des consommateurs et la politique qui se cache
derrière : « La commission , qui, manifestement, n’a pas
peur du ridicule, a trouvé le moyen d’établir une
réglementation censée interdire les perturbateurs endocriniens,
mais qui permet en fait d’éviter à ces substances d’être
interdites ! A quel motif ? Ces produits ont été créés
pour être des perturbateurs endocriniens qui ont des effets sur la
faune, non ? Donc on ne va pas les interdire parce qu’ils
auraient des effets sur la faune et sur nous, non ? Voyez comme
les choses sont simples quand on parle couramment le langage des
lobbyistes ! »
Isabelle
Saporta ne fait pas que s’appuyer sur les actions des lobbys, les
décisions institutionnelles, elle cite des faits très concrets de
paysans victimes de ce système absurde. Mais ces paysans avec l’épée
de Damoclès au-dessus de leur tête ne sont que les victimes à très
court terme, les consommateurs et les générations futures vont en
pâtir lourdement, salement. L’obligation d’abandonner les races
rustiques au détriment de races fragiles mais productives, l’abandon
forcé d’espace naturels (prairies...) qui n’ont que pour but de
nourrir une biodiversité et donc de nous nourrir sainement pour les
transformer en champs céréaliers gourmands en pesticides, sont que
de maigres exemples de cette destruction massive de nos terres
paysannes au profit d’une agriculture intensive ou d’élevage
productiviste.
Tout
y passe, les abeilles, les abattoirs, les pesticides, le CETA, TAFTA,
la pêche, le bitume (et oui une belle usine de bitume au sein du
vignoble du Chablis) et la dilapidation des petites exploitations au
profit des grosses firmes en particulier celles provenant de l’Empire
du Milieu !
Très
bon ouvrage, accessible, instructif qui offre de très bonnes clés
pour comprendre ce qu’on veut
nous faire manger, boire et
respirer !C. Bertin
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