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samedi 28 janvier 2012

LES LAPIDIALES ETE 2010

LES LAPIDIALES

PORT D' ENVAUX EN CHARENTE-MARITIME.
ETE 2010 

"Lieu magique dans la pierre de Crazanne
où des sculpteurs de tout horizon
viennent démontrer leur art et laisser leur trace
à jamais dans cette pierre."

Ce site abrite de véritables chef-d’œuvres très inspirées  de toutes nationalités. Pourquoi ce lieu est-il magique?

Libre d'accès et situé dans un site naturel, petits et grands, amateurs d'art ou béotiens, chacun peut flâner à sa guise le long des parois, à l'intérieur des falaises et s'émerveiller devant ces sculptures qui racontent une histoire, livrent des émotions, mais où chacun reste libre de se l'approprier à sa façon. Des thèmes sont proposés aux artistes qui déterminent leur projet pour ensuite le concrétiser sur une surface qu'on leur attribue. Ils doivent s'adapter à l'espace offert pour créer leur oeuvre et transmettre leurs émotions. Un vrai défi en soi. La pierre de Crazanne est une pierre douce, tendre et parfois friable qui fut énormément exploitée en France pour construire de grands édifices tel que Fort Boyard.

THEME DE "L' ABÎME A L' AZUR"

     Patrick Vleck , République Tchèque, 2003

    Eric  Stambirowski, France, 2002

THEME "DANS LE VENTRE DU MONDE"
      Hugo Battistel, France, 2005




 



 

       Alfredo Pecile, Argentine, 2008.





THEME DE "PLANETE TERRE ET VIE"
  Bruno Fleurit, France.

 Babacar Niang, Sénégal, 2008.

   Tutu, Inde, 2008.

THEME DE "L' IMAGINAIRE DU FLEUVE"

 Antonia Miralles, Espagne, 2004.

   Raùl Cortes Castaneda, Colombie, 2006.

Ce lieu est magique aussi car il est en perpétuelle évolution, car à chaque artiste invité, les parois s'animent, se transforment et nous transmettent des histoires. Pendant l'été des artistes sont toujours présents et nous pouvons les voir travailler, chose rare dans le monde des arts. C'est un lieu convivial, chaleureux où on échange beaucoup entre visiteurs mais aussi avec les artistes.

C'est ainsi qu'en Août 2010, trois artistes étaient présents, deux sculpteurs africains du Zimbabwe et une sculptrice portuguaise.

Les deux sculpteur d' Afrique sont en fait deux frères qui ont déjà un beau parcours de niveau international.
L'aîné, Tapiwa Chapo, 36 ans est déjà venu aux Lapidiales  en 2006 où il a oeuvré sur le thème "L'imaginaire du fleuve". Sa sculpture témoigne de l'histoire du peuple Tonga lors de la présence britannique qui construisit un barrage sur le Zambèze et qui firent face à l'esprit du fleuve "Nyami-Nyami".

En fait en 1950, les britanniques décidèrent de construire ce barrage sur le Zambèze
sur un rocher appelé "Kariba"  qui vient du mot "Kariva" qui signifie "piège".
En effet quiconque s'approcherait du rocher, serait entraîner dans le fond de la rivière sans jamais en revoir la surface.
Ainsi ce barrage "piègerait" les eaux du fleuve et en découlerait un lac artificiel qui porterait le nom "Kariba".
Mais ce fleuve est habité un dieu, Nyaminyami qui protège le peuple Tonga. (Ce peuple quitta les rives du fleuve sachant que leur dieu ne laisserait pas les britanniques construire leur centrale hydro-électrique)
  La construction de ce barrage l'aurait séparé de sa compagne.
Ainsi l'esprit masculin est resté dans le fleuve alors que l' entité féminine dans le lac.
Détruire ce barrage n'était que la solution pour qu'ils se réunissent.
C'est ainsi que le barrage fut souvent détruit  par Nyaminyami.
C'est lorsque les Tongas acceptèrent de parler aux britanniques que leur dieu cessa de les tourmenter.


Tapiwa Chapo doit repartir en Espagne pour un autre projet lors d'un festival de reggae où il doit sculpter sur le thème "Peace and Love".




Son frère, Richard, 31 ans, travaille sur le thème "Terre Planète Vie". Il a choisi d'évoquer l'évolution de l'homme en s'inspirant donc de la théorie de Darwin. Cliquez sur les photos pour voir l'évolution de son travail.

Je reviens le 25 Septembre (3 semaines plus tard) et voici l'oeuvre  presque achevée:
    L'oeuvre dans sa totalité:




Son site web: http://www.myspace.com/richavisions

Ainsi tous les deux viennent du Zimbabwe, (signifie la maison de la pierre) pays où ils ont appris la sculpture. Tout d'abord Tapiwa lorsqu'il était enfant, son oncle sculpteur, pendant les vacances l'emmenait à la campagne et lui donnait des cours de sculpture. Ensuite Richard suivit les pas de son frère.  Dans leur pays entourés de pierres, roches ils purent s'exercer, trouver  leur inspiration et parfaire leur art. Maintenant il transmettent leur passion et sont heureux de la partager avec les visiteurs.

La troisième artiste, Sandra Borges qui vient du Portugal .
 Perchée sur son échaffaudage, elle travaille sur le thème "de l'Abîme vers l'Azur". Ainsi son projet est de sculpter une main qui sort du rocher. A l'origine, elle voulait faire une main sortant du sol dans une position horizontale, mais sur le site pour qu'elle concrétise son oeuvre, la paroi la plus appropriée l'oblige à revoir son dessein. Ainsi, sa main ne devrait pas sortir du sol, mais du rocher dans une position plus verticale. C'est un vrai défi: s'adapter aux angles de la roche, définir les volumes des doigts, la position ainsi que le pouce (visible par les traits dessinés au charbon de bois).
    
Aujourd'hui 25 Septembre (3 semaines plus tard):
La sculpture a bien évolué.


Les dernières phalanges s'agrippent à cette pierre agréable à travailler. Cette main peut évoquer tant de choses: le cerveau pense et la main exécute l'idée. Tel est l'art du sculpteur et de l'artiste. La main permet le contact et transforme, façonne son environnement.
Ici cette main sort de l'abîme, surgit vers l'azur pour s'agripper à cette pierre. Qu'évoque t-elle? La force? L'énergie de la vie? L'énergie créatrice? Que fait cette main? S'occroche t-elle à la vie? Osculte t-elle ce corps pierreux dans le but le sculpter, de lui donner vie? Une mise-en -abîme? Jeu de mots jeu de mains...
Une main mystérieuse....
 

Les Lapidiales en ce mois de Septembre voient s'atteler deux autre artistes français.
Gérard Queheillalt, de Bordeaux s'attaque au thème de "L'Abîme vers l'Azur" sur une paroi qui fait face à la "Main" de Sandra Borges.


Au creux de la roche on y voit une sainte montant les escaliers.



Cette une oeuvre empreint de spiritualité: l'ascension vers la lumière divine. Escalier sans fin qui se dessine dans la pierre blanche, nous interpelle sur notre propre quête de la connaissance sur soi. Est-ce que cette sainte accomplira sa mission. Cette progression vers le savoir, la connaissance de soi va t-elle aboutir à la vérité, la transfiguration?
 
Cette sculpture a dû présenter beaucoup de difficultés à Gérard Queheillalt pour dégager cette roche autour de cette femme pour qu'elle se détache bien de la pierre et ensuite donner l'illusion d'un escalier sans fin ou qui termine son ascension dans l'Azur, la lumière divine.
 

Le second artiste, Alain Vandenbrouck, travaille sur le thème du temps.

Il a choisi de nous faire plonger dans l'imaginaire des mythes et légendes gréco-romaines. C'est ainsi qu'il s'inspire de Chronos et Kronos. Et oui, il ne faut pas confondre les deux!
Kronos est le roi des Titans et le père de Zeus. Kronos épousa sa soeur Rhéa et n'oubliant pas la prophetie de ses parents, il dévora chacun de ses enfants sauf le dernier que Rhéa a réussi à cacher sur Crète. Cet enfant épargné est Zeus.
Chronos, le dieu du temps, apparait sous les traits d'un serpent à trois têtes (une d'homme, une de taureau et une de lion), enlacé avec son épouse Ananké (déesse de la nécessité et de la fatalité) autour du monde-oeuf.
Par ailleurs "Ananké" était une inscription sur une pierre de la Cathédrale de Notre Dame de Paris qui inspira le roman eponyme de Victor Hugo.
Ainsi Alain Vanderbrouck va s'inspirer de ces deux mythes pour sa sculpture absolument colossale. La paroi qui s'oriente nord sud va lui permettre de jouer avec la lumière et les différentes couches de silex et calcaire.
A la base, s'ouvre une cavité qui invite déjà au rêve, au voyage dans le temps (souvenirs de nos lectures d'enfance...) où est suspendu cet oeuf avec des vestige d'un temple qui rappelle le site de Pétra. Cet oeuf fait référence au monde-oeuf. Chronos et son épouse Ananké entourait cet oeuf qui renfermait la matière cosmique. Ainsi ils créèrent l'ordre de l'univers (terre, ciel et mer).
  Au-dessus on voit apparaitre un gros Sphinx, un serpent et l'ébauche de Kronos, le père de Zeus.
 

Sur la gauche, se dessine une spirale pour symboliser le temps et l'inscription "ANANKE", inscription qui fut gravée à la main  dans un recoin obscur de l'une des tours de la Cathédrale de Notre Dame de Paris. Victor Hugo s'interrogea sur les raisons qui poussa cette personne à graver ce nom qui renferme un sens lugubre et fatal.
     
L'oeuvre d'Alain Vandenbrouck va fourmiller de détails parmi ces larges motifs. On y voit déjà des détails de motifs architecturaux qui rappellent la Grèce Antique, les habitations troglodytes.
     
Son oeuvre sera aussi bien un voyage dans le temps que dans l'imaginaire...

Pour terminer, une oeuvre collective sur un bloc par plusieurs artistes dont les frères Chapo et Sandra Borges.
 
 








Sur les lieux vous y verrez un four quelque peu original pour y cuire vos poteries et céramiques:


 Céline B.



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