José Carlos Somoza (suite)
Novembre 2011. J’apprends que le
salon « Des Littératures Européennes de Cognac » accueillera cette
année des auteurs espagnols. Littérature que je connais mal, je regarde le
programme et m’aperçois que José Carlos Somoza sera présent. Vite je me rends à
Cognac, franchis la porte d’une vraie librairie (« Le Texte Libre »)
et me pose devant la collection « Babel ». La Caverne Des
Idées que j’ai lu de cet auteur m’avait vraiment emballé tant par
l’écriture, le contexte, la très mince frontière entre la réalité et la
fiction, les thèmes abordés ainsi que l’art de mener l’intrigue pour divertir
le lecteur. Je me penche au-dessus de l’étagère où les auteurs à la lettre
« S » s’alignent. SSSSSSSSSSSSSSomoza. Voilà ! Je vois le roman
que j’ai lu ainsi qu’un autre : La Dame N°13 .
Je regarde la
couverture. Plutôt sombre avec un tableau représentant une femme à la peau
blême et à la chevelure noire qui descend et se confond avec une robe aussi
sombre lui laissant un bras nu avec un tatouage au niveau de l’épaule (le tatouage importe car il sera présent dans le roman dissimulant un phylactère). Elle
regarde au loin tenant contre elle une tête endormie. (Tableau de l'artiste Leonor Fini, intitulé "Somnambule III" (détail), 1995).
Qu’évoque t’elle ? La
schyzophrénie ? Le dédoublement de personnalité ? Une espèce de
dualité qui se manifeste le jour lors de l’éveil et la nuit pendant le
sommeil ? Et quelle est le rapport avec le titre qui est la traduction
littérale : La Dama Numero Trece.
Treize évoque la malédiction, superstition et nous fait penser au
treizième disciple, Judas le traître devant Jésus durant la Cène. Et ici c’est
une femme… ou plutôt une dame, qui inspire donc une certaine autorité,
respect voire crainte dans un certain
contexte par rapport à une certaine hiérarchie.
Je retourne le roman pour voir la
quatrième de couverture. Elle révèle que c’est la Dame que l’on ne doit jamais citer,
évoquer, parmi d’autres « Dames » avec un numéro et peut-être une
fonction :
Je vais vous en dévoiler certaines,
p166-167 :
« la femme qui inspira
Pétrarque, était en fait Baccularia, la Dame N°1. Fascinaria, la n°2 inspira
Shakespeare : ce fut la Dame brune de ses sonnets. On parle également
d’Herberia, la n°3, et de Milton ; de Maliarda, la n°4, et
deHölderlin ; de Lamia, la n°5 de Keats ; de Maleficiae, la n°6, et
de William Blake », p166 « Veneficiae, Maga, Incantatrix, Stix,
Akelos et Saga », qui est la n°12 ».
Saga selon le roman inspira
Borges.
Puis si je vous révèle aussi que: "La n°7 Empoisonne", "La n°8 Conjure...La n°9 Invoque... La n°10 Exécute...La n°11 Devine...La n°12 Connaît."
Puis si je vous révèle aussi que: "La n°7 Empoisonne", "La n°8 Conjure...La n°9 Invoque... La n°10 Exécute...La n°11 Devine...La n°12 Connaît."
Mais qui est La Dame n°13 ? Qui est celle qu'il ne faut pas citer?
Ces Dames qui s’apparentent à des
muses, qui auraient inspiré tant de poètes, auraient elles d’autres
pouvoirs ? Et pour quel dessein ?
Tout en mêlant les théories
littéraires, le pouvoir de création des grands du monde des lettres, l’auteur
réussit à nous faire peur, à nous entraîner dans un univers où notre souffle
devient court avec la présence de ces Dames qui dominent le monde grâce au
verbe, aux allitérations et à rien d’autre… Ici la boîte de Pandore qui s’ouvre
au début du roman, n’est qu’un rêve que nous pouvons tous faire… et dont les principaux protagonistes sont une clandestine hongroise, un vieux médecin aux méthodes très pragmatiques et un professeur de lettres désaxé.
Céline B.
Céline B.
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