LA DAME N°13
José Carlos Somoza (suite 2)
Toujours en Novembre 2011. J’ai
lu les deux tiers de La Dame n°13 et m’aperçois que je suis accroc à cet
auteur. Mes yeux parcours les mots, les pages à la recherche de la Dame n°13
qui me hante depuis la première page. Qui est-elle ? Où
est-elle ? Des indices, des retournements de situations me rendent
haletante et je ne trouve toujours pas cette Dame n°13. Lorsque l’auteur aura
décidé de la dévoiler, où est-ce qu’elle va m’entraîner ? Dans quel abîme
vais-je plonger ? Car nous sommes comme le héros, pleins
d’interrogations mais pas de réponses…et surtout perdus dans une impasse sans pouvoir faire demi-tour.
Je retourne dans la vraie
librairie et demande de commander …Ben quoi ? Lequel ? Bon allez, on
y va pour « La Théorie Des Cordes ». Tant pis pour la
chronologie de ses parutions de romans. Avec celui-ci, me semble t-il, je vais
changer d’univers. Du monde de la magie, de la littérature, de ces Dames aux
verbes destructeurs, je vais plonger dans la science, dans le monde d’Einstein,
Stephen Hawking, du Temps et de toutes ses dimensions dont nous, les néophytes
avons du mal à comprendre et concevoir.
Je termine La Dame n°13 essoufflée, effrayée mais
aussi enchantée. 600pages que je n’ai
pas vues défiler! La Théorie des Cordes que je suis allée chercher, m’attend. Je
regarde la couverture. L’illustration est encore un détail du peintre Léonor
Fini qui s’intitule ‘La pensierosa’. Ce n’est pas ‘el pensieroso’ mais bien le
féminin, ‘La Penseuse’, sujet prisé par bien des peintres et sculpteurs. Le
tableau est sombre et montre une personne assise, la tête entre les mains (tête
dorée et sans cheveu). Une femme donc plongée dans ses pensées ; habillée
d’un long manteau qui s’étend de part et d’autre comme les ailes d’un grand
oiseau. Un oiseau ou un insecte. Un papillon, peut-être. Mais de nuit. Cette
créature plongée dans l’obscurité et pensées obscures essaie peut-être de
trouver une solution. La tête est couleur or. Si on connecte ce tableau au
titre du roman, qu’est ce que l’on peut émettre comme hypothèse ? Le
besoin de chercher, de comprendre et de trouver une vérité qui peut nous plonger
devant une impasse ou nous plonger dans les ténèbres? Voler vers la
connaissance, la lumière est une chose dont il ne faut pas tenter ?
Tel le mythe d’Icare, à vouloir aller plus loin on risque de se mettre en
danger.
Je retourne le livre pour lire la
quatrième de couverture. Et là, nous plongeons bien dans la physique pure avec
cette fameuse théorie des cordes qui permettrait d’ouvrir le temps. Ce roman
semble naviguer entre des recherches réelles puis celles appartenant à la
fiction et annonce déjà un certain suspense par le fait que les physiciens de
cette trame ont dû arrêter leurs expérimentations.
Je peux vous dire qu’il ne
s’agira pas de voyage dans le temps mais de tout autre chose. De quelque chose
de bien plus subtile et de plus effroyable si cela pouvait être possible. En théorie, je suis certaine que des grands physiciens pourraient répondre de
manière affirmative sur cette possibilité qui engendre bien des problématiques sur l'évolution de nos sociétés. Un roman d'anticipation et visionnaire? Je le crois.
Le fait que José Carlos Somoza,
dans ses notes, mentionne des ouvrages sur lesquels il s’est appuyé, comme
Stephen Hawking, About Time et bien d’autres physiciens reconnus dans
leur domaine de recherche ainsi que la rencontre de professeurs imminents, dont un lui
expliqua son travail sur « les accélérateurs » (lire le roman) et que d'autres ont apporté quelques corrections,
montre que la frontière entre la réalité et la fiction est parfois très
mince.
Céline B.
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